Maqsood ne quitte plus sa maison. Elle est sortie une fois, “mais c’était en voiture, précise-t-elle, émue. J’ai très peur. Comme je porte le hijab, je ne sais pas ce qu’il peut m’arriver”. Le 4 août à Middlesbrough, dans le nord-est de l’Angleterre, alors qu’elle était chez elle, avec sa famille, la Britannique de 52 ans a vécu la soirée la plus traumatisante de sa vie. “J’étais à l’étage, en train de passer l’aspirateur, quand j’ai commencé à entendre des cris dans la rue”, se souvient-elle.
Elle s’est approchée de sa fenêtre et a vu des dizaines d’hommes déchaînés, pour la plupart habillés en noir, le visage cagoulé. “Ils brisaient les vitres des voitures et les fenêtres des maisons. Ils avaient des bâtons”, tremble-t-elle encore. “Certains criaient : ‘Où sont les maisons des Pakis ?'”, se rappelle avec effroi son frère Maroof, 48 ans, assis à ses côtés. Les enfants crient, les adultes, apeurés, suivent en direct sur TikTok la progression des émeutiers. “C’était le chaos total. On s’attendait à ce qu’ils rentrent chez nous et nous agressent”, revit Maqsood.
Des fenêtres brisées, des commerces vandalisés
Les émeutes ont duré environ une demi-heure avant que la police locale, dépassée par les événements, ne finisse par intervenir. Peu à peu, le bruit du verre brisé sur le trottoir et les sirènes des voitures de police se sont estompés. Le lendemain, les habitants du quartier ont attendu que le jour soit bien installé avant de sortir. La rue ressemblait à un champ de bataille. Des fenêtres brisées, des voitures détruites, des commerces vandalisés…
“C’est la pire expérience de notre vie. Nous avons l’habitude du racisme ordinaire, mais là, il s’agissait d’un racisme pur et dur, on voulait s’en prendre physiquement à nous.”
Maroof, habitant de Middlesbrough
à franceinfo
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