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Non content d’en aggraver les symptômes, le tabagisme est capable de provoquer un asthme chez une personne en bonne santé. Mis en évidence pour la première fois, ce lien de causalité affecte surtout les femmes. Encore une bonne raison pour arrêter de fumer !
Durant les 10 dernières années, la proportion defumeurs, et surtout de fumeuses a augmenté dans certainspays occidentaux et le nombre d’asthmatiques a connu la mêmeévolution. Faut-il y voir une simple coïncidence ?Après plusieurs travaux controversés (1 et 2), uneétude finlandaise (3) évoque pour la premièrefois un lien de causalité.Le tabagisme favorise la survenue de l’asthmeL’équipe de Ritva Piipari a recruté au fur età mesure tous les cas d’asthme nouvellementdiagnostiqués sur une région géographiquestrictement limitée. Les patients asthmatiquesdéjà connus ont été exclus del’étude dès le départ, tout comme ceuxsouffrant de bronchite chronique ou d’emphysème (BPCO), dansla mesure où les symptômes de ces affections peuventêtre confondus avec ceux d’un asthme. C’est donc unepopulation d’adultes a priori parfaitement sains sur le planrespiratoire qui a été suivie durant deux ans etdemi.C’est ainsi que les chercheurs ont identifié 521 personnesdevenues asthmatiques et a comparé leurs habitudes àun groupe de non asthmatiques. Chacun des participantsrévélant ses liens avec la cigarette : fumeurs actifsrégulier ou occasionnel, non-fumeurs, ex-fumeurs, nombred’années de tabagisme, etc.Le paradoxe des gros fumeursLes résultats sont surprenants à plus d’un titre !Première découverte, le risque de développerun asthme est plus grand chez les fumeurs. “Nous constatons cetteaugmentation de risque aussi bien chez les fumeurs encore actifs (+33% en moyenne) que chez les ex-fumeurs, pour lesquelsl’accroissement du risque est encore plus élevé (+ 49%)“ précise la chercheuse finlandaise. Le risque augmenteavec la quantité de cigarettes fumées, qu’il s’agissedu nombre de cigarettes fumées quotidiennement ou du nombrecumulé de cigarettes fumées durant toutel’existence.Mais étrangement, cette découverte ne s’applique pasaux gros fumeurs (plus de 15 cigarettes par jour). Outre unesusceptibilité personnelle, les chercheurs expliquent cettedécouverte surprenante par le fait que les fumeurs plussusceptibles de développer un asthme s’arrêteraient enraison des premières manifestations respiratoires ouréduiraient leur consommation, avant que le diagnosticd’asthme ne soit établi.Les femmes plus vulnérablesMais ce n’est pas tout. Le risque d’asthme ne frappe pasindifféremment les deux sexes. Et les femmes en sont lespremières victimes…Les chiffres sont particulièrement éloquents : lesfumeuses ont de 2,5 fois plus de risque de développer unasthme que les non-fumeuses, alors le risque n’est augmentéque d’un tiers chez les hommes. “Cet impact plus grand du tabagismesur les femmes peut s’expliquer par une susceptibilitéaccrue face à la fumée. On a en effet constatéque même les non-fumeuses couraient un plus grand risqued’être touchées par un asthme nouveau que les hommesnon-fumeurs. Cela expliquerait les grandes différences misesen évidence par notre étude“ conclut la chercheusefinlandaise.Après le cancer du poumon, la bronchite chronique oul’emphysème, les maladies cardiovasculaires, le tabagismerajoute donc à son tableau de chasse l’asthme. Et comme pourla plupart de ces maladies, les femmes présentent plus derisque ! Alors Mesdames, n’hésitez plus à vouslibérer de la cigarette.David Bême1 – Am J Respir Crit Care Med 2000 ;162 :920-9242 – Thorax 1988 ;43 :534-5393 – Eur Respir J 2004 ;24(5) :734-739Click Here: cheap nrl jerseys