Deux ans après la mort de Mahsa Amini, le "cri des Iraniens est toujours présent"
Deux ans après la mort de Mahsa Amini, le "cri des Iraniens est toujours présent"

Deux ans après la mort de Mahsa Amini, le "cri des Iraniens est toujours présent"

Elles ont défilé dans les rues de Téhéran, tête nue, pour défier la répression brutale de la République islamique. Deux ans après la mort de Mahsa Amini, survenue le 16 septembre 2022 après son arrestation par la police des mœurs pour un hijab jugé “inapproprié”, les militantes du mouvement “Femme, Vie, Liberté” continuent de lutter pour leurs droits en Iran. Le soulèvement de 2022, qui avait ébranlé les fondations du régime, a coûté la vie à des centaines de manifestants et conduit à l’arrestation de plus de 22 000 personnes, selon l’ONU.

Malgré l’arrivée au pouvoir d’un nouveau gouvernement dirigé par Masoud Pezeshkian, qualifié de “réformateur”, la répression reste brutale en 2024. Si les manifestants ne foulent plus le pavé, une “révolution silencieuse” perdure, selon le Centre pour les droits humains en Iran (CHRI), basé à New York. De plus en plus de femmes pratiquent la désobéissance civile en refusant de porter le hijab obligatoire, devenu un symbole d’oppression, et font entendre leur colère jusque dans les prisons iraniennes.

Un régime toujours plus brutal avec les femmes

Malgré l’enracinement du mouvement Femme, Vie, Liberté” en Iran depuis 2022, les revendications sont restées sans réponse et la répression s’est aggravée. En avril, le Guide suprême, Ali Khamenei, a fait entendre son irritation sur le non-respect du port du hijab, lors de deux discours publics, rapporte France 24. Les autorités ont “renforcé les mesures et les politiques répressives par le biais du plan dit ‘Noor’ [“lumière”], encourageant, sanctionnant et approuvant les violations des droits humains à l’encontre des femmes et des jeunes filles qui défient le port obligatoire du hijab obligatoire”, selon des experts de l’ONU.

Depuis, les témoignages de violences subies par des femmes arrêtées dans la rue parce qu’elles refusaient de se couvrir la tête se sont multipliés. En juillet, Arezou Badri a été grièvement blessée après le tir de policiers sur sa voiture, alors qu’ils tentaient de saisir le véhicule afin d’appliquer l’application des lois sur le port du voile, rapporte la BBC. Le même mois, une vidéo issue de caméras de surveillance à Téhéran montre des agents arrêter violemment deux adolescentes sans foulard. La mère de l’une d’elles, Nafas Hajisharif, 14 ans, a déclaré qu’elle avait retrouvé sa fille avec “le visage meurtri, les lèvres tuméfiées, des marques sur le cou et des vêtements déchirés”, lors d’une interview avec le média iranien Ensaf News, relayée par le site Iran International.

“Avec le temps, le régime cherche à être plus brutal. Dernièrement, la police des mœurs a embauché de nombreuses femmes pour pouvoir battre, harceler et arrêter les filles, y compris par des moyens comme les chocs électriques”, confirme Mona Tajali, chercheuse sur les questions de genre et de politique dans les pays musulmans, en particulier en Iran, à l’université de Stanford (Etats-Unis).

“L’obligation du port du voile est l’une des premières lois du régime. Si elle venait à disparaître, c’est la République qui s’effondrerait.”

Mona Tajali, spécialiste des questions de genre dans les pays musulmans

à franceinfo

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