Mort annoncée d'Evguéni Prigojine : pourquoi l'hypothèse d'une exécution est envisagée
Mort annoncée d'Evguéni Prigojine : pourquoi l'hypothèse d'une exécution est envisagée

Mort annoncée d'Evguéni Prigojine : pourquoi l'hypothèse d'une exécution est envisagée

A-t-il payé de sa vie sa mutinerie ? Evguéni Prigojine, le sulfureux patron du groupe paramilitaire russe Wagner, est donné pour mort après le crash de l’avion dans lequel il se trouvait, mercredi 23 août, dans la région de Tver, entre Moscou et Saint-Pétersbourg. Les autorités n’ont pas encore formellement annoncé son décès, les corps n’ayant pas été identifiés. Mais selon l’aviation civile russe, le chef du groupe de mercenaires figure bien sur la liste des passagers de l’appareil, aux côtés de son bras droit, Dmitri Outkine.

>> Suivez en direct les dernières infos au lendemain du crash de l’avion privé d’Evguéni Prigojine

Une enquête a été ouverte pour “violation des règles de sécurité du transport aérien” par le Comité d’enquête russe, puissant organe d’investigation, qui n’évoque aucune piste particulière. L’hypothèse d’une exécution commanditée par le Kremlin est néanmoins soulevée par de nombreux observateurs, deux mois jour pour jour après la rébellion avortée d’Evguéni Prigojine contre l’état-major russe et le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou. Franceinfo vous explique pourquoi.

Parce que les conditions du crash et de son annonce posent question

L’avion, un jet d’affaires, a décollé du nord-ouest de Zelenograd, dans l’oblast de Moscou, à 17h59 (heure de Paris), mercredi. Comme le montre le suivi en ligne par Flightradar24, l’appareil RA-02795 Embraer Legacy 600, appartenant au groupe Wagner, a cessé d’émettre douze minutes plus tard, à 18h11, alors qu’il tentait de rejoindre Saint-Pétersbourg. Il s’est écrasé en chemin, à Shernevo, au sud-ouest de la ville de Tver.

Sur une des vidéos diffusées après le crash, dont l’AFP et franceinfo n’ont pas pu confirmer l’authenticité, l’appareil tombe à la verticale, comme une feuille, avec l’aile droite en moins. Selon les données de suivi du vol, l’avion n’a montré aucun signe de problème jusqu’à sa chute brutale, souligne le quotidien britannique The Guardian.

Comme le relève sur X (anciennement Twitter) Xavier Tytelman, consultant en aéronautique et défense, on semble distinguer sur cette vidéo deux traces dans le ciel, celle de l’avion qui tombe en vrille et une autre.

Click Here: Highlanders Jersey

Sur le réseau Telegram, des comptes proches du groupe paramilitaire Wagner évoquaient ainsi dès mercredi soir la thèse d’un tir de missile sol-air. D’autant que l’accident a eu lieu non loin de la résidence officielle de Vladimir Poutine, à Novo-Ogariovo, équipée d’un système de défense antiaérienne. “Les habitants de la région ont entendu deux rafales de tirs caractéristiques de la défense aérienne avant que l’avion ne s’écrase, ce qui est confirmé par les traînées de condensation dans le ciel sur l’une des vidéos, ainsi que par les propos de témoins directs”, pouvait-on lire sur le canal Telegram Grey Zone.

Pour Gleb Irisov, un ancien lieutenant de l’armée de l’air russe et correspondant pour l’agence de presse étatique Tass, aujourd’hui en exil, il ne fait guère de doute que l’avion a été “frappé” depuis l’extérieur.

“Sur les images, nous pouvons voir que le fuselage et le cockpit sont quasi intacts, ce qui écarte la thèse d’une explosion à l’intérieur de l’appareil.”

Gleb Irisov, ancien lieutenant de l’armée de l’air russe

à franceinfo